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Pourquoi a-t-on si peur de vieillir ?
Les causes et les conseils pour vaincre cette peur !
ÉDITION #004
Bonjour bonjour 😀
J’espère que vous allez bien pour cette nouvelle édition !
Si vous découvrez Lucette pour la première fois, vous pouvez accéder gratuitement aux éditions précédentes sur le site web !
Cette semaine, on met l’accent sur un sujet essentiel et qui vous préoccupe beaucoup : la peur de vieillir !
Dans l’édition précédente, j’ai déjà déconstruit quelques mythes tenaces qui alimentent cette crainte viscérale et vous empêchent de vous épanouir (je vous invite à la lire avant de poursuivre).
Comme mon cher médecin traitant, je me suis d’abord concentré sur les symptômes. Aujourd’hui, il est temps de s’attaquer aux causes de ce problème.
Suivez le guide ! ⬇️
Au programme du jour :
✔️ Peur de vieillir : d’où vient-elle et comment la surmonter ?
✔️ Maladie d'Alzheimer : une nouvelle piste pour retarder le déclin cognitif !
✔️ Voyager en solo : 5 erreurs à éviter pour une expérience réussie !
BIEN DANS MA TÊTE
Peur de vieillir : d’où vient-elle et comment la surmonter ?
La peur de vieillir vous angoisse ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul(e) !
Le constat : selon une étude Ipsos, 78% des Français ont peur de vieillir, ce qui en fait une crainte extrêmement répandue, notamment chez les retraités.
Est-ce étonnant ? Pas vraiment.
Il suffit par exemple de voir ce que la culture populaire glorifie au quotidien : c’est rarement le vieillissement. Bien au contraire.
Ce qui est intéressant, c'est qu'il n'y a pas d’âge précis à partir duquel tout bascule, c’est même plutôt variable d’une personne à l’autre.
En quoi c’est important ? Si la peur de vieillir est très répandue, elle est rarement exprimée ou verbalisée. Difficulté à affronter ses propres peurs ? Déni ? Pudeur ? Quel que soit le blocage, comprendre et surmonter cette peur est essentiel.
Si vous ne la maîtrisez pas, elle peut affecter de nombreux aspects de votre vie et vous priver d’une retraite heureuse.
Les raisons personnelles et psychologiques
Si les causes associées à la peur de vieillir peuvent parfois être très personnelles, il existe tout de même des tendances communes.
Selon la même étude Ipsos, voici quelques-unes des raisons les plus courantes :
La peur de perdre son autonomie
La peur de perdre en mobilité
La peur de perdre la mémoire
La peur de manquer d’argent
La peur de la solitude
La peur de la mort (celle qui se cache souvent derrière toutes les autres…)
On peut voir que la peur de la dépendance est récurrente (autonomie, mobilité, mémoire, etc.).
Ce qui est plutôt étonnant lorsqu’on sait qu’on vit globalement de plus en plus vieux en bonne santé (meilleure hygiène de vie, meilleure alimentation, amélioration des soins de santé, etc.).
De plus, d'après le Ministère du travail, de la santé et des solidarités :
Seuls 8% des plus de 60 ans sont dépendants
Dit autrement : 92% des plus de 60 ans ne sont pas dépendants.L’âge moyen de perte d’autonomie est de 83 ans
Dit autrement : vous pourrez probablement profiter d’une vingtaine d'années de retraite en toute autonomie, ce qui est énorme.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la majorité des retraités et personnes “âgées” vivent donc dans de bonnes conditions d’autonomie en France.
Malheureusement, ces arguments factuels ne suffisent pas toujours à régler définitivement le problème. Pourquoi ? Parce qu’une autre cause plus systémique est aussi à l'œuvre : l’âgisme.
L’influence sociétale
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit l’âgisme comme les stéréotypes (la façon d’envisager l’âge), les préjugés (ce qu’inspire l’âge) et la discrimination (la façon de se comporter) dont une personne est victime en raison de son âge.
Dit autrement, c’est la conception très négative du vieillissement et du fatalisme lié à l’âge.
Pour beaucoup :
La vieillesse est quelque chose d’indésirable et de redoutable
Tous les retraités finissent, en vieillissant, à la fois invalides, déments et incontinents dans une maison de retraite
Belle perspective, n’est-ce pas ? 😅
En préparant cet article, je suis tombé sur une conférence fascinante du Pr Gilles Berrut1, qui m’a beaucoup inspiré et que je vous invite à regarder.
Je trouve qu’il y décrit brillamment comment notre société actuelle perçoit la retraite et les retraités et en quoi c’est problématique.
L’âgisme est si profondément enraciné dans l’inconscient collectif que les retraités sont perçus comme moins compétents, moins capables, plus fragiles et donc moins dignes d’intérêt.
Comment ne pas avoir peur du vieillissement dans un tel environnement ? C’est terrible.
Heureusement qu’on sait que cette perspective très pessimiste est totalement fausse (encore une fois, la conférence de Gilles Berrut vaut le détour) ! 🥳
Ce qui m’étonne le plus, c’est que cette discrimination fondée sur l’âge est très peu considérée comme une forme de discrimination aussi grave que les autres (couleur de peau, religion, sexualité, etc.). Pourtant, les conséquences économiques, sociales et psychologiques pour les retraités sont similaires…
Étrange, non ? 🙄
Comment surmonter la peur de vieillir ?
La peur de vieillir est désagréable, voire insupportable, parce qu’on a l’impression de perdre le contrôle et de subir.
Pour la surmonter, la première chose à envisager est de faire un travail sur soi ! Pourquoi ? Parce que vous ne pourrez pas changer la société du jour au lendemain ou d’un coup de baguette magique.
Par contre, vous avez le pouvoir d’agir sur vous, vos émotions et votre perception.
Vous avez le contrôle !
Le vieillissement, et plus largement la mort, sont inéluctables. Personne n’y échappe. C’est souvent ce qui est le plus difficile à accepter.
Prenez le temps qu’il vous faut mais faites ce travail. Il est essentiel de lâcher prise et de l’accepter.
Plus vite vous y arriverez, plus vous pourrez profiter du moment présent et d’une retraite heureuse.
Quelques conseils très pratiques :
Continuez de vous former sur la retraite et le vieillissement
Sachez ce que le processus de vieillissement vous réserve et à quoi vous devez vous attendre, ça vous aidera à réduire vos angoisses.
Privilégiez des sources de confiance comme Lucette et faites attention aux idées reçues et autres préjugés (réalité vs. fiction).
Parlez de vos peurs avec votre entourage
Rappelez-vous que 78% des français ont peur de vieillir : vous n’êtes pas seul(e).
Parlez de vos peurs avec une personne de confiance pour vous aider à dédramatiser, relativiser et vous sentir mieux.
Concentrez-vous sur le moment présent
Cessez de vous inquiéter pour tout ce qui pourrait, peut-être, éventuellement se produire : ça entretient votre anxiété et nuit à votre sérénité.
Essayez de vous concentrer sur les petites choses du quotidien qui vous apportent du bonheur et savourez les bons moments.
Restez actif(ve)
Conservez si possible une activité physique pour réduire la fatigue et les symptômes de dépression et d'anxiété.
Ayez des projets et faites vos propres choix pour entretenir votre confiance en vous.
Combattez le caractère paralysant et démoralisant de la peur : rappelez-vous que c’est l’action qui crée le mouvement et entretient la motivation, pas l’inverse.
SANTÉ
Maladie d'Alzheimer : une nouvelle piste pour retarder le déclin cognitif !
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la maladie d'Alzheimer serait à l’origine de 60 à 70% des cas de démence (dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à se repérer dans le temps et dans l’espace) 😧
L’âge d’une personne est le facteur de risque le plus important (rare avant 65 ans, 15 % de la population touchée après 80 ans d’après l’Assurance Maladie) mais plusieurs autres facteurs génétiques et environnementaux peuvent augmenter le risque de développer la maladie.
La bonne nouvelle : il y a quelques jours, une étude de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) a révélé que le fait d’adopter un mode de vie plus sain pouvait retarder l’apparition de la démence et ralentir le déclin cognitif associés à la maladie d’Alzheimer.2
Rien de vraiment nouveau sous le soleil, me direz-vous ? Alimentation équilibrée, activité physique, activités cognitives stimulantes, pas de consommation d’alcool, pas de tabagisme et le tour est joué, n’est-ce pas ? 🤨
Si on connaît tous la chanson, il y a tout de même une subtilité très intéressante.
Le point clé : l’étude précise que le constat est également valable pour des personnes prédisposées génétiquement à la maladie d’Alzheimer. Et ça, c’est une information capitale ! 🤯
En quoi c'est important ? Auparavant, l'influence du patrimoine génétique sur les comportements de prévention n’était pas très claire. Savoir que la prévention peut être efficace quel que soit le profil génétique d’une personne marque donc un tournant dans l’espoir de limiter les symptômes ou ralentir le développement de la pathologie.
Vu qu’il n’existe toujours pas de traitement permettant de soigner cette maladie, il est nécessaire d’envisager de nouvelles stratégies.
Adopter une bonne hygiène de vie le plus tôt possible reste, pour le moment, la meilleure stratégie à adopter.
Pour aller plus loin
Les résultats de l’étude publiés dans la revue Alzheimer's & Dementia (en accès libre et en anglais)
AVENTURE ET DÉCOUVERTE
Source : travelandleisure.com
Voyager en solo : 5 erreurs à éviter pour une expérience réussie !
Ces dernières semaines, j’ai appris que de nombreuses personnes de la communauté Lucette vivaient seules ou craignaient la perspective d’un isolement subi (sondage après inscription).
Et c’est loin d’être un phénomène marginal puisqu’on apprenait en parallèle que 46% des futurs retraités français avaient justement peur de se sentir seuls (+18 points en 7 ans).
En ce début de période estivale, je me suis dit qu’il était intéressant d’évoquer ce sujet de la solitude sous l’angle positif du voyage ! ☀️
“Voyager en solo, c’est pour les jeunes !”
Le constat : dans l’inconscient collectif, le voyage est l’une des premières idées qu’on se fait de la retraite. On s’imagine des retraités heureux, parcourant la planète de long en large et profitant de la richesse incroyable des différentes cultures de notre monde.
Par contre, qui s’imagine une personne à la retraite et parcourant le monde en solo ? Soyez honnête ? Probablement beaucoup moins de monde.
En chiffres : pourtant, une étude de Booking.com (en anglais) indiquait il y a quelques années que 40% des baby boomers du monde entier avaient déjà effectué un voyage en solo et que 21% prévoyaient d'en faire un à l'avenir.
Voyager en solitaire est donc loin d’être un “truc” réservé exclusivement aux jeunes générations ! 🤠
Les points de vigilance
Maintenant qu’on a évacué les potentielles croyances limitantes, on peut se concentrer sur les 5 erreurs que je vous conseille d’éviter avant de partir à l’aventure en solitaire.
Erreur n°1 : ne pas se ménager 🥱
Tenter de tout voir et tout faire est un piège fréquent qui peut rendre un voyage épuisant.
Lorsque vous préparez un voyage, pensez à adapter vos activités à votre niveau d'énergie et à vos intérêts actuels.
Évaluez honnêtement vos capacités physiques et choisissez les activités que vous pourrez effectuer en conséquence.
Le mot d’ordre : une expérience plaisante et enrichissante plutôt qu’une expérience exhaustive.
Erreur n°2 : ne pas souscrire d’assurance voyage 🤑
Personne n'aime penser au pire ! Mais la vie réserve parfois des surprises : blessure, maladie, annulation du voyage et autres urgences peuvent survenir à tout moment.
Si vous vous dites qu’une assurance est une dépense inutile ou qu’il est peu probable que vous en ayez besoin, vous avez probablement raison. Jusqu’au jour où vous aurez tort ! 🙃
Si vous voulez profiter à fond du voyage, privilégiez votre tranquillité d’esprit.
Erreur n°3 : voyager trop encombré(e) 🧳
Privilégiez la simplicité et voyagez léger autant que possible. Résistez à l’envie d’emporter trop d’affaires avec vous.
Partez du principe que vous ne pourrez compter sur personne d’autre (c’est probablement faux mais mieux vaut prévenir).
Soyez capable de porter vos propres bagages en toutes circonstances (dans la mesure du possible).
En plus de ménager vos efforts physiques et faciliter vos déplacements (embarquement à l’aéroport, transports, etc.), voyager léger vous permet aussi de faire des économies (surcoûts liés aux bagages supplémentaires).
Erreur n°4 : bouder la technologie 📱
La technologie est au cœur de la vie moderne : ne pas l’utiliser pour faciliter un voyage serait une erreur majeure.
Il est d’ailleurs très probable que vous ne puissiez tout simplement pas y couper (réservations en ligne, enregistrement sur un vol, accès réglementés par QR code et j’en passe…).
Vivez avec votre temps et embrassez les évolutions technologiques. Vous gagnerez en sérénité et vos voyages seront plus agréables.
Erreur n°5 : négliger la sécurité 🚨
Ne soyons pas (trop) naïfs, le monde peut être méchant. C’est évident mais il y a des choses auxquelles on ne pense pas toujours avec l’excitation de la préparation du voyage !
3 recommandations :
Indiquez toujours à une personne de votre entourage où vous vous rendez et quand vous rentrerez
Évitez de planifier votre arrivée après la tombée de la nuit (en fonction de votre destination)
Ne laissez jamais de boissons ou d’effets personnels sans surveillance
C'EST DANS LA BOÎTE
Si vous ne deviez retenir que 3 choses de cette édition :
Malgré l’âgisme ambiant, les retraités apportent une contribution énorme à notre société et j’en profite pour vous remercier infiniment.
Le vieillissement et la mort sont inéluctables
Si la peur est une émotion naturelle, focaliser sur elle ne vous permettra pas de changer l’issue.
Ne laissez pas votre peur de vieillir vous consumer et gâcher votre retraite.
Ce qui compte avant tout, c’est le moment présent : profitez de vos précieuses années de retraite.
C’est tout pour aujourd’hui !
N’oubliez pas de me dire comment vous avez trouvé cette édition ⬇️
Que pensez-vous de cette édition ?Vous pouvez faire des suggestions en laissant un commentaire. |
Merci beaucoup d’avoir lu, je vous retrouve dans deux semaines !
— Vincent 💡
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1 Gilles Berrut est professeur de médecine gériatrique, chef du pôle de gérontologie clinique à l'université et au CHU de Nantes et fondateur et président du Gérontopôle des Pays de la Loire.
2 L’équipe de recherche a suivi 5 170 sexagénaires de Bordeaux, Dijon et Montpellier pendant 17 ans (dans le cadre de l’Étude des 3 cités). Au début du suivi, aucun n’avait un diagnostic de démence.